Carême à Domicile
2025

L’espérance habite ma vie depuis longtemps. J’en ai eu conscience clairement vers l’âge de 13-14 ans. J’y étais certainement préparé, sans le savoir, très jeune. En effet, depuis la maison familiale, je pouvais voir la chapelle, dédiée à la Sainte-Vierge, Notre-Dame d’Espérance. Elle était à environ 400 mètres à la jonction de deux routes dont l’une traversait le village se dirigeant jusqu’à l’église, au centre. Elle était un repère facile pour orienter les personnes et leur indiquer leur chemin. Elle était même présente dans la vie courante car la pâture contiguë, où se trouvaient des bovins, s’appelait “la pâture de la chapelle”. On disait que, parfois, des nuages menaçants se séparaient au niveau de la chapelle, évitant de gros orages. Voilà donc le contexte qui explique la présence de cette espérance dans ma vie.

Treize-quatorze ans est l’âge où on se cherche, se questionne, où on est parfois déçu par soi-même, par les résultats que l’on obtient, par les amitiés qui s’arrêtent, etc. M’est alors venue à l’esprit cette pensée : « Philippe, il faut essayer de ne jamais désespérer : ne pas désespérer de Dieu, ni des autres, ni de toi-même. » Cela s’est traduit par la volonté de toujours positiver au maximum les situations, d’avoir un regard positif sur toute personne, d’être touché quand elle souffre et même quand elle est violente.

Et puis j’ai retrouvé l’espérance dans la Bible, entre autres dans un verset de l’épître de saint Paul aux Romains qui commence ainsi : « L’espérance ne déçoit pas… » (Rm 5, 5). Je l’ai choisie comme devise épiscopale.

Quelle joie et quel étonnement quand j’ai appris que c’était les premiers mots choisis par le pape François pour ouvrir l’Année sainte 2025 Pèlerins d’espérance !

L’espérance m’a permis de ne pas m’enfermer uniquement dans des espoirs humains qui dépendent de mon désir de voir s’accomplir ce que je veux. Elle m’a aidé à rester suffisamment attentif et souple, ouvert à l’imprévu, comme saint Joseph.

Petit à petit, l’espérance s’est donc incarnée en profondeur dans ma vie.

Aujourd’hui, j’aime partager ma devise avec les jeunes adultes et les adolescents qui, chaque année, se préparent au baptême. Ils sont de plus en plus nombreux. Plus de cent-cinquante en Moselle pour 2025.

Ma joie augmente encore quand le livret Carême à Domicile 2025 choisit l’espérance pour nous accompagner durant notre préparation à la fête de Pâques. Ses auteurs proposent même de faire des déplacements, des petits pèlerinages en Moselle.

Soyez dès lors très nombreux à découvrir une église, un sanctuaire qui devienne, comme ce fut le cas pour moi, votre “chapelle de l’espérance” !

 

+ Mgr Philippe Ballot
Archevêque-évêque de Metz